A l’invitation de Madame de LOUPY, Proviseure du lycée Clemenceau, l’Amicale des Anciens Elèves, comme tous les ans, a appelé ses membres à venir dans la Cour d’Honneur du lycée, devant le monument aux morts, afin de rendre hommage à tous ceux morts pour la Nation.
Evelyne Kirn, Vice-Présidente de l’Amicale a pris la parole devant ce monument.
Madame La Proviseure, Mesdames,Messieurs,
Une fois de plus si nous sommes réunis ici dans cette cour d’honneur comme tous les 11 novembre depuis 1922,(ce jour étant devenu férié le 24 octobre 1922),c’est pour nous « souvenir ensemble »comme l’a écrit un professeur de philosophie de ce lycée, devant le monument érigé, à la demande initiale du Président de l’Amicale des Anciens Elèves du lycée , au moyen d’une souscription ouverte à ceux-ci, projet appuyé et conforté par la mairie de Nantes de l’époque.
En effet le 11 novembre 1918 soit le onzième jour du 11 ème mois de l’année à la
11 ème heure a été signé l’Armistice et ce fut un jour de Joie dans tout le pays mais il est ensuite devenu un jour de Mémoire comme le maréchal Foch l’a exprimé à ce moment-là :
« Un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».
Le monument a été sculpté par un ancien élève, lui-même ancien combattant de la Grande Guerre (Siméon Foucault)et l’architecte (Charles Guignery) en était également un.
C’est Georges Clemenceau lui-même qui avait dès la signature de l’Armistice souhaité une journée de commémoration, qui est venu l’inaugurer le 27 mai 1922 ,il y a donc 100 ans cette année.
Se souvenir, c’est aussi se recueillir, faire silence devant cette œuvre mais aussi plus personnellement devant les presque 300 noms des décédés lors de la Première Guerre mondiale inscrits sur les tables mémorielles commandées à l’architecte du monument et qui se trouvent dans le parloir de ce lycée.
Que ce soient des professeurs, des membres de la direction, du personnel, des élèves, ils méritent la mention de « morts pour la France ».
Tous ceux qui avaient un lien avec l’établissement sont sans distinction aucune énumérés, et certains étaient fort jeunes.
D’autres n’y figurent pas par manque d’informations les concernant mais des recherches historiques sont toujours en cours et la liste s’allonge chaque année.
Ceux qui ont un accès à la chapelle du lycée y verront aussi un » tombeau-autel »
Portant la mention « Jusqu’à mourir pour la Patrie ».
Nous allons déposer au pied du monument une gerbe de fleurs aux trois couleurs du drapeau français mais dans laquelle domine le bleuet.
Pourquoi cette fleur plutôt discrète ? Elle est devenue le symbole de la solidarité nationale et de la mémoire entre les anciens combattants et victimes de guerre, depuis celle de 14/18
En effet, les « Poilus » surnommaient les jeunes recrues les rejoignant sur le front « les Bleuets » en raison de leur uniforme bleu horizon encore immaculé lors de leur arrivée.
On dit aussi que c’est la seule fleur sauvage à continuer de pousser sur les champs de bataille dévastés.
A partir de 1925, il est d’usage pour les officiels de porter une reproduction de cette fleur à la boutonnière chaque 11 novembre en signe d’hommage.
En effet, ce sont deux femmes, infirmières, qui avaient créé en 1918 « le bleuet de France » , (Charlotte Malaterre, fille du commandant de l’hôtel national des invalides et Suzanne Leenhardt,) ,une organisation caritative ayant pour but de recueillir des fonds pour aider les mutilés de la Guerre ;c’étaient les pensionnaires des Invalides qui fabriquaient des bleuets en tissu pour s’occuper et en tirer quelques revenus.
En 1935 l’Etat a encadré et officialisé la vente des bleuets le 11 novembre.
Depuis 1991 ,l’œuvre nationale du bleuet de France est placée sous l’autorité de l’Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre (ONACVG).
La tradition s’est peu à peu perdue mais François Hollande l’a reprise pour les cérémonies du 11 novembre et notre Président de la République actuel la continue.
La Deuxième guerre mondiale a fait également nombre de morts parmi la communauté lycéenne et sur les murs du parloir, vous lirez les noms des disparus,liste certainement toujours incomplète.
En effet, il ne faut pas se cantonner à la guerre de 14/18 puisque malheureusement on n’en a pas tiré les leçons pour en éviter une autre.
Et cette réflexion est toujours vraie même à notre époque, c’est sans doute ce qui a amené en 2012, Nicolas Sarkozy à faire voter une loi fixant au 11 novembre «la commémoration de TOUS les morts pour la France», afin de penser et rendre hommage à tous ceux qui ont disparu victimes de toutes les guerres qu’elles se soient déroulées en France ou à l’étranger.
De cruelles statistiques révèlent qu’entre 1963 et 2022,773 militaires des forces armées françaises sont morts au service de la France.
La célébration de ce jour était considérée plus comme celle de la fin de la guerre que de la victoire et l’amorce d’un rapprochement européen.
On peut espérer en ces temps incertains et actuels de guerres dans le monde et de craintes de conflits que la mémoire de ces vies sacrifiées fera réfléchir les dirigeants des pays pour éviter de revivre ces drames.
Comme l’a dit Léon BLUM, «les jeunes sont l’espoir, la vie qui vient, la sève qui monte, de la jeunesse d’aujourd’hui va dépendre le sort prochain de l’humanité».
Dans les lycées, et en étudiant l’histoire de notre pays, il est à souhaiter qu’ils essaieront d’éviter le retour de tant de sang et de larmes versés par leurs aînés.
Un jeune garçon âgé de 12 ans, habitant de Carquefou, vient justement d’être nommé « porte drapeau «de l’Union des Combattants de sa ville pour dit-il « rendre hommage à son papi et aux français qui se sont battus et nous permettent de vivre en paix ». Un bel exemple à suivre.
Que rajouter à cela ?
Que les fleurs qui vont être déposées sont un très modeste témoignage de notre admiration et de remerciement pour ceux qui ont sacrifié leurs vies pour le retour de la paix.
Qu’ils soient assurés qu’ils restent vivants tant que nous penserons à eux.
Je terminerai en remerciant, au nom de notre Amicale, Madame La Proviseure et son équipe de direction, le personnel du lycée, les professeurs et élèves, les membres de notre association présents, d’avoir permis l’organisation de ce moment de recueillement auquel je vous Invite.
Evelyne KIRN
Madame de Loupy a invité l’assemblée à respecter une minute de silence avant de se diriger vers l’autre côté de la cour d’honneur où se trouve la stèle consacrée à Georges Clemenceau.
Le Président du Comité de l’Histoire, Jean-Louis Liters, a alors pris la parole pour évoquer deux anciens élèves du lycée,(Louis HEYTE et Robert MANKEL) membres du réseau Cohors-Asturies et qui payèrent de leur vie leur acte de résistance lors de la Deuxième Guerre Mondiale .
Une gerbe a ensuite été déposée au nom du Comité au pied de la Stèle, de nouveau une minute de silence respectée et la Marseillaise diffusée.
Les participants se réunirent ensuite autour de Madame la Proviseure et de son équipe pour le verre de l’amitié, au parloir, dont la table avait été décorée par les agents, aux trois couleurs du drapeau français au moyen de nappes et de bouquets assortis.